Le blog de Claude Chollet

Consultant international dans les industries et services de la santé et du bien-être

Qui se ronge les ongles aujourd’hui et pourquoi ?

Qui se ronge les ongles aujourd'hui et pourquoi ?

J’ai commandé cette étude, réalisée par Seprem Etudes auprès d’un échantillon de 1001 personnes représentatif de la population française de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas. Si le fait de se ronger les ongles est une attitude très répandue, aucune étude n’avait jusqu’à aujourd’hui été réalisée pour connaître le pourcentage et les catégories de Français concernés ainsi que les raisons de l’onychophagie.

Qui se ronge les ongles ?
Près d’un Français sur trois (32,7 %) est ou a été concerné par l’onychophagie. La pratique de l’onychophagie diffère fortement selon les sexes, âges, et situations familiales.

Pourquoi se ronge-t-on les ongles ?
Le travail est actuellement la première raison de se ronger les ongles (26,5 %), suivi à quasi égalité par le pouvoir d’achat, les enfants, la conjoncture économique. Viennent ensuite les amours, les parents et, en dernier le manque de cigarettes.

Qui veut arrêter ?
10,3 % des Français qui se rongent les ongles essaient d’arrêter. 61,2 % sont des femmes mais le désir d’arrêter varie profondément selon l’âge et la situation familiale.

Plus d’infos : skinnail.com

Claude Chollet

Le Quassia Amara, qu’est-ce ?

Présentation du Quassia Amara, agent naturel composant de base du Skin Nail.

Le Quassia Amara, qu'est-ce ?

Nom latin : Quassia Amara
Nom commun : Casse
Famille : Lauracées

Skin Nail a pour composant actif un agent naturel qui a une très longue histoire : le Quassia Amara. La première référence écrite est Grecque et peut se lire dans un poème de Sappho, daté du 7ème siècle avant JC. Dioscoride, le grand médecin et botaniste Grec du 1er siècle AJC, l’utilise pour traiter les affections respiratoires. Selon Hérodote, le Quassia est une espèce originaire de la péninsule Arabique qui pousse sous la garde de serpents ailés… Et le nid du mythologique Phénix serait construit de branches de Quassia.Dans la Rome de Pline, enfin, le prix de 327 grammes de Quassia est de 300 deniers et coûte donc l’équivalent de 10 mois de labeur !

Cet arbre qui peut atteindre 10 mètres de hauteur connaît un feuillage persistant, aromatique, d’un vert brillant. Les jeunes pousses sont rouge vif. Il a besoin de chaleur et d’humidité (27°) pour bien se développer. Son écorce possède des propriétés utilisées dans certaines pharmacopées.

On en extrait une huile essentielle qui est utilisée en parfumerie, cosmétologie, phytothérapie, aromathérapie, mais aussi dans l’industrie pharmaceutique. Son principe actif : aldéhyde cinnamique. Ses propriétés : antibactériennes, antifongiques, stimulantes (fonctions circulatoires, cardiaques et respiratoires).

Le Quassia rend aussi les ongles beaux et forts avec Skin Nail. Car c’est lui qui donne au Skin Nail son goût amer qui évite de se ronger les ongles. Et c’est encore le Quassia qui renforce les ongles et évite les ongles striés et cassants. Le Quassia, une panacée pour la beauté et la santé ?

Claude Chollet

Crédit photo : Drew Avery (cc)

Skin Nail : un produit contre les ongles rongés, par Claude Chollet

L’onychophagie n’est pas un animal marin mais une attitude compulsive consistant à se ronger les ongles – parfois jusqu’à la racine des phalanges – souvent provoquée par le stress et l’anxiété.

On estime que 10% des enfants scolarisés se rongent les ongles avec un pic entre 10 et 14 ans mais cette maladie touche aussi les adultes.
Une véritable maladie à la fois physique et sociale. Physique car provoquant des microlésions cutanées répétées ouvrant la voie aux infections locales . Ces infections peuvent évoluer vers des panaris ou des formes plus sévères. Maladie sociale également car pendant cette action auto-centrée, narcissique, le sujet tend à se retrancher du monde.
Certains sujets expriment ainsi une agressivité rentrée, retournant contre eux-mêmes une agressivité destinée au monde extérieur (Marie Bonaparte). Cette attitude peut aussi être masochiste, le sujet qui ronge ses ongles a en même temps le plaisir de l’acte défendu et sa punition.
Punition physique (douleur) et punition sociale, certains sujets cachant leurs mains dont ils ont honte. Les rongeurs d’ongles seraient d’un tempérament vif, autoritaire, hyperactif. Inversement le suceur de doigts est calme et difficile à émouvoir.

Skin Nail : un produit contre les ongles rongés, par Claude CholletFace à un trouble qui a des conséquences médicales et sociales pas la peine de recourir à un psychiatre ou aux anti-dépresseurs (sauf dans 1% des cas extrêmes), un traitement local est suffisant.

Le Skin Nail, vernis incolore et amer est le traitement idéal. C’est un produit NATUREL à base de cassia, un arbuste connu depuis la plus haute antiquité. Sappho y fait allusion dans un poème du VIIème siècle avant JC. Dioscoride, botaniste grec du Ier siècle le mentionne dans ses traités. Selon la mythologie chinoise le nid du Phénix serait constitué de feuilles de cassia.

De la famille des lauracées, le Cinnamomum Cassia est un arbuste qui peut atteindre 10 mètres de haut, il présente un feuillage persistant aromatique. Il a besoin de chaleur et d’humidité pour se développer, on le trouve maintenant surtout en Amérique du Sud. C’est son écorce qui donne son goût amer au Skin Nail.

Le cassia renforce aussi la solidité de l’ongle et réduit sa friabilité.
Le Skin Nail peut s’employer de deux façons :
Pour renforcer l’ongle il se met SOUS le vernis à ongles classique pour les femmes
Pour traiter l’onychophagie il se met SUR le vernis à ongle ou directement sur l’ongle. Totalement transparent, il ne se remarque pas, personne ne peut savoir que vous avez du Skin Nail sur l’ongle. Mais si vous portez l’ongle à la bouche : aïe, le goût amer vous rappelle à l’ordre. Habituellement il faut appliquer le produit comme un vernis deux fois par jour pendant une semaine (un flacon). Dans certains cas il faut traiter pendant deux ou trois semaines. Le produit est en vente dans toutes les bonnes pharmacies (garantie de sérieux).

Claude Chollet

Claude Chollet vu de Chine [Archives, 2001]

Présentation de Claude Chollet sur le site de l’International Consultative forum for the mayor of Tianjin (Enorth.com.cn – Chine)

Mr. Claude Chollet is graduate and PhD of the Institut d’Etudes Politiques (Institute of Political Sciences) in Paris. After having spent a few years in the tourism sector, he has been working for Beaufour IPSEN Group for the past 23 years. (Beaufour IPSEN is the 4th French independent pharmaceutical company, turnover of 653 millions EURO; 3440 employees world-wide). Mr. Claude CHOLLET is currently in charge of international markets, particularly the emerging markets as Managing Director of Beaufour IPSEN International.

Besides his mother tongue French, Mr.Claude Chollet speaks English, Italian and is a beginner in Mandarin. Married with 3 children, Mr.Chollet enjoys long-distance running, poetry, classical music and writing children’s books.

Source : http://english.enorth.com.cn/system/2001/10/18/000168872.shtml

[Archives] Conférence de Claude Chollet : Vivre l’aventure du français dans une stratégie de plurilinguisme

Conférence de Claude Chollet (Directeur général de Beaufour Ipsen-International) – Actes des journées du français des affaires, organisée par l’APFA (1995-1996)

Claude Chollet ouvre sa conférence par des dédicaces, “au pluriel, dédicace, pour ceux qui ont fait du latin, cela vient de dedicatio, consacré à ou inauguré, un temple ou un théâtre, un théâtre ce n ‘est pas le lieu, un temple oui, on pourrait considérer que l’APFA. est un des temples de la langue française” en hommage à des créateurs et des amoureux du langage : Georges Perrec, Jacques Perret l’auteur du Caporal épinglé (et non l’inventeur du néologisme ordinateur), Littré et… l’APFA.

En prenant appui sur la définition du linguiste Pierre Raynaud “toute communication est un malentendu” et sur le schéma de la communication entre deux personnes A et B “avec au milieu une espèce de boîte noire dont personne ne connaît le fonctionnement, qui est une boîte de codage et de décodage”, Claude Chollet montre que “le seul problème, c’est d’essayer de minimiser ce malentendu autant que possible, car il n ‘y a pas de transparence absolue”.

Sans oublier la communication par les gestes “On ne communique pas que par la parole et par l’écrit. On communique aussi par les gestes, il y a les gestuelles de la communication, il y a des attitudes des corps qui ne sont pas les mêmes suivant les cultures. Hier, j’ai reçu un Indien et pendant que je lui parlais, il faisait des mouvements gestuels, ce qui voulait dire qu ‘il était d’accord. Parce que chez lui, on fait comme ça. Je le savais, donc cela ne m’a pas inquiété, c ‘est une gestuelle un peu différente”, Claude Chollet s’en tient à la communication à travers une langue qui est “a minima une expression et un contenu ou le contraire si vous préférez, un contenu plus une expression”, formule qu’il illustre brillamment.

Puis il explique que la communication dans l’entreprise se comprend “à partir d’ une figure en forme de triangle : les clients, “la première valeur de l’entreprise”, les collaborateurs au siège et les collaborateurs sur place, “j’ai coutume de dire que la première richesse de l’entreprise ce sont les hommes et les femmes qui travaillent pour l’entreprise, bien avant les actifs financiers”, ce qui entraîne la nécessité de parler plusieurs langues dès que l’entreprise a une ouverture sur l’international : “le siège doit parler aux clients, il doit parler aux collaborateurs sur place, dans les différents pays et les collaborateurs sur place doivent parler aux collaborateurs au siège ; ainsi, une double stratégie linguistique doit être mise en place en ce qui concerne l’organisation du siège, je ne parle pas de l’organisation générale du siège mais de l’emploi des langues, l’apprentissage des langues, leur utilisation vis-à -vis des bureaux à l’étranger. Si vous avez des bureaux à l’étranger, il n ‘est pas forcément évident que dans l’immédiat, ils vont tous parler le français, et donc il est vivement souhaitable d’avoir au siège des gens qui pratiquent un certain nombre de langues”. Des exemples sont donnés, à l’aide de transparents et commentés : “pour les PECO, les pays d’Europe centrale et orientale, c’est l’abréviation officielle de l’union européenne, pour la CEI, SNG en russe, Communauté des États Indépendants, l’ancienne URSS moins les pays baltes. Sur le schéma, quand j’ai mis un (N) à côté, c ‘est pour natale, c ‘est-à-dire que c ‘est une langue parlée par quelqu ‘un qui l’a apprise comme langue maternelle. Donc nous pratiquons au siège, l’allemand, l’anglais, le hongrois, le polonais, le russe, l’arabe, le chinois. Il en manque quelques unes, il n ‘y a pas le tchèque, mais si on comprend le polonais, on comprend très bien le tchèque, il n’y a pas le roumain par exemple, il n ‘y a pas le bulgare non plus, mais si on comprend le russe, on arrive à comprendre le bulgare et sur la CEI nous avons l’allemand, l’anglais, et le russe”.

Très attaché à l’acculturation, c’est-à-dire à “l’imprégnation des valeurs culturelles de l’autre, d’un pays, d’un territoire”, Claude Chollet montre que “quand on vend des produits à l’étranger, on acculture ces produits à l’étranger, nous acculturons notre communication. Nous essayons de rendre proche ce qui est lointain”. Ainsi, “quand nous envoyons des expatriés, systématiquement, ils apprennent la langue du pays, alors je ne dis pas que si on leur apprend le thaï, ils vont devenir agrégés de thaïlandais, il y a peu de chance, mais ils auront des rudiments. S’ils partent au Vietnam, ils vont apprendre un peu de vietnamien, s’ils partent en Bulgarie, il vont apprendre du bulgare, s’ils partent en Roumanie ils vont apprendre un peu de roumain. Je crois que c ‘est le minimum que l’on puisse faire, c ‘est la politesse, c ‘est savoir se mettre à la portée des gens et faire un peu le contraire de ce que font nos amis anglo-saxons qui considèrent que de toute façon, on parle l’anglais, donc le monde entier doit parler l’anglais. Donc c’est se mettre dans le bain culturel du pays, ce n ‘est pas seulement la langue, c ‘est aussi les mœurs, les coutumes, l’histoire, ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire, les couleurs qu’on doit porter ou ne pas porter, c ‘est beaucoup plus vaste que cela, mais la langue est très certainement au premier rang”.

“Le plurilinguisme, je crois que c’est une réalité dans l’entreprise et puis c ‘est une réalité obligatoire. Si on ne domine pas cette question, nous ne pourrons pas nous étendre et nous implanter à l’international.

Est-ce que ce plurilinguisme est une panacée, est-ce que c ‘est une recette définitive ? Je ne le pense pas, le plurilinguisme a ses limites. D’abord parce que l’on ne peut pas parler la totalité des langues des pays dans lesquels on se trouve. J’ai vu que parmi les participants au Mot d’Or 95, il y avait des lauréats de Macédoine, de Malte, de Turquie, chez nous, il n ‘y a personne qui parle les langues de ces trois pays. C ‘est une limite de facto.

La deuxième, mais au fond ce n ‘est pas une limite, c ‘est plutôt un complément, c ‘est que, de toute façon, dans une entreprise, il faut une langue de base qui sera généralement la langue du pays dont l’entreprise est originaire. En ce qui nous concerne, et je me bats ardemment pour cela, c ‘est le français, cela a failli ne pas être tout a fait seulement le français, je parle de la communication interne, comment sont envoyées les notes de service à l’intérieur de l’entreprise ? C ‘est en français. Et quand nous organisons des réunions mercatiques, que j’organise une fois par an, je les fais en français. C ‘est un facteur limitant parce qu ‘il y a un certain nombre de collaborateurs qui soit, ne connaissent pas du tout le français, ce sont des gens très bien par ailleurs, soit ne le connaissent pas assez pour pouvoir participer pleinement. C’est un problème, mais il y a une solution. La solution, elle dépend de la bonne volonté de l’intéressé et de la volonté d’entreprise, c’est d’apprendre le français aux gens et systématiquement, dans toutes nos filiales à l’étranger, dans tous nos bureaux de représentation. Les gens qui veulent apprendre le français ou se renforcer en français, la réponse est oui tout de suite, c’est l’entreprise qui paye et c’est en partie sur le temps de travail. Il faut aussi faire un effort personnel, prendre un peu de son temps, sinon c’est un peu facile et finalement on y est moins assidu. Cela ne veut pas dire que l’on n’enseigne que le français. Si les gens ont besoin d’un niveau en anglais, on le fait également”.

Conclusion

“La conclusion, c’est que le plurilinguisme se vit au quotidien et évolue au quotidien, d’abord parce que le périmètre géographique de l’entreprise évolue, de par la fluctuation des marchés, le cours des monnaies, les décisions des actionnaires. Mais je crois qu ‘en guise de conclusion partielle, on peut dire qu’une entreprise est aussi un texte, c ‘est un méga texte et dans les textes que produit l’entreprise, de manière courante, quotidienne, obligatoire, que ce soit par courrier électronique, que ce soit par journal d’entreprise, par lettre, par télécopie, il y a des dominantes qui ressortent, il y a un style, une stylique.

Buffon disait, le style, c’est l’homme, et la langue telle qu’elle est parlée dans l’entreprise, telle qu ‘elle est respectée ou telle qu ‘elle ne l’est pas, car je ne suis pas si sûr que nous soyons nombreux à avoir mis la langue au centre de notre réflexion, c ‘est ce qui détermine en partie le style de l ‘entreprise mais ce n ‘est pas quelque chose de gratuit, je pense que l’entreprise gagne en efficacité.

Quand on s’exprime clairement, quand on essaye de limiter les malentendus, même si toute communication est un malentendu, a priori, on obtient de moins mauvais résultats que la concurrence. Si la défense de la langue permet de se distinguer parmi la concurrence, c ‘est quelque chose de juste et de bon. K’ong-Tseu (plus connu sous le nom de Confucius) avait compris cela. Dans ses entretiens Confucius dit quelque chose d’évident, sans langage commun, les affaires ne peuvent être conclues, au fond c ‘est les affaires au sens large du terme, il voulait dire les affaires aussi au sens économique mais pas seulement. Les affaires au sens diplomatique, littéraire, politique, tous les domaines sont possibles et au fond ce que nous essayons de faire parfois maladroitement, c ‘est d’insuffler un peu d’amour de la langue et un peu d’amour des langues et pour finir, je voudrais vous lire un petit morceau d’un poème d’un poète allemand, Novalis (1772-1801) :

“On retrouve en tous lieux, ceux qu ‘on aime.
On découvre partout des ressemblances.
Plus grand est l’amour, plus vaste, plus divers est l’univers qui lui ressemble.
Ma bien-aimée est un abrégé de l’univers, l’univers est l’élongation de ma bien-aimée.”

Je vous remercie”

[Archives] Intervention de Claude Chollet aux journées organisées par l’APFA (23 octobre 1991 et 22 octobre 1992)

Intervention de M. Claude Chollet (Directeur international des Laboratoires Beaufour-IPSEN International) – Actes des 4ème et 5ème journées du français des affaires, organisée par l’APFA (23 octobre 1991 et 22 octobre 1992)

Les Français croient qu’ils parlent le français parce qu’ils ne parlent aucune langue étrangère. Cette citation de Tristan Bernard, bien entendu, c’est la définition de la mauvaise francophonie, celle que nous ne retiendrons pas. Et je sais qu’il y a dans la salle des élèves de terminale G et des TS, ne vous faites pas d’illusions : si vous voulez faire du commerce international, vous le ferez en français, mais il vous sera indispensable d’apprendre non pas une langue étrangère, mais au moins deux langues étrangères, et d’en avoir une pratique courante.

Maintenant, si nous avons écarté une fois pour toutes cette mauvaise définition de la francophonie, la francophonie qu’est-ce que c’est ? Est-ce que ça sert vraiment à quelque chose dans le monde des affaires, ou est-ce que c’est un luxe inutile ? Pour le praticien des affaires que je suis, le français, ou plutôt la francophonie, peut être un outil de vérification de la communication : cela peut sembler un peu abstrait, mais je rentrerai dans le concret avec un exemple ; c’est une base de recrutement, et c’est enfin une base d’influence.

La vérification de la communication : il y a trois ans, j’étais en Corée pour la première fois, avec comme projet à moyen terme de créer une coentreprise avec une société coréenne. J’ai donc rencontré un certain nombre de Coréens. Ma pratique du coréen est relativement limitée, et j’ai, au bout d’un certain temps, identifié une entreprise qui me semblait à peu près convenable. Je rencontre donc le président, qui était aussi le propriétaire de cette société, qui, lui, ne parlait que le coréen. II fallait donc trouver un média, ou un médiateur, et la personne de la société parlant le moins mal possible l’anglais. Cette personne était un Indien, ce qui est une étrangeté en Corée. Donc, à ma gauche nous avions le Coréen, au milieu, cet Indien qui parlait le coréen et l’anglais, et moi-même m’exprimant dans une langue qui n’est pas ma langue maternelle. Au bout de quelques mois de conversation dans différents voyages, j’ai compris que nous tournions en rond. Je me suis donc tourné vers mon banquier, et je lui ai dit : “Vous n’auriez pas par hasard dans vos employés coréens quelqu’un qui parlerait le français ?” Ma banque c’était l’Indo-Suez. Il m’a dit : “Si, on a ça. Adressez-vous à Monsieur Hu.” J’ai donc été voir Monsieur Hu, qui avait vécu deux ans en France, qui parlait bien le français, qui comprenait la mentalité française, et je suis retourné voir mon président propriétaire avec Monsieur Hu, sans intermédiaire. Et là, tout a changé. Tout d’un coup, on s’est compris, parce que Monsieur Hu parlait en coréen à ce monsieur, il me traduisait en français, nous n’avions pas de tierce langue au milieu. Vous connaissez le dicton : “traducteur = traître”. Il y avait là peut-être une trahison, mais il n’y en avait pas deux. L’espace francophone, ce Monsieur Hu parlant le français, m’a donc servi de vérificateur, et j’ai pu comprendre que ce qu’on s’était dit au cours des 6 mois ou des quelques années précédentes, finalement il y en avait 50 % qui étaient passés par-dessus bord parce que la communication se réalisait par une langue tierce.

La francophonie c’est aussi une base de recrutement. J’étais en février de cette année en Bulgarie. Sofia, février 1991, ce n’était pas tout à fait un climat enthousiasmant. Pas d’essence, pas de voitures dans les rues, des coupures d’électricité une heure sur trois, réunions dans les ministères avec des lumignons ou des lampes à huile. Et comme ma pratique du bulgare est à peu près aussi brillante que celle du coréen, j’avais besoin d’un interprète. Je me suis donc adressé au Ministère de la Santé, qui m’a fourni une interprète, une pharmacienne bulgare, qui s’exprimait parfaitement en français. Et puis j’ai trouvé qu’elle s’exprimait tellement bien, que je lui ai posé la question à mon départ, en lui disant : “Mais la Bulgarie va bientôt s’ouvrir vers la privatisation, est-ce que vous ne voudriez pas quitter le Ministère et travailler pour une société privée française ?” Et quand je suis revenu au mois de juin, elle a accepté; et depuis le mois de septembre, elle fait partie de Beaufour – Ipsen. Elle a suivi un stage en français, en France, au siège, et vous ne pouvez pas vous imaginer combien le fait d’avoir une Francophone simplifie les choses pour une société française.

Troisième exemple : la francophonie c’est aussi une base d’influence. J’étais il y a quinze jours à Moscou. Moscou en ce moment, c’est le flou dans l’incertain, ou le contraire, comme vous voudrez. Quand vous voulez rencontrer un fonctionnaire, ce n’est pas très facile, ils sont tous sur des sièges éjectables, ils ne savent pas ce qui va se passer dans quinze jours, dans trois mois, et ils ne sont pas forcément enthousiastes pour rencontrer des interlocuteurs étrangers. Il fallait absolument que je rencontre l’acheteur soviétique ou ex-soviétique, dont je savais qu’il allait devenir dans les semaines ou les mois à venir, l’acheteur russe. Cet homme s’était fait porter pâle. Il était officiellement malade. Comment le rencontrer ? Et je me suis souvenu qu’il y a deux ans, dans un congrès, j’avais rencontré une pédiatre russe francophone, avec laquelle j’avais sympathisé simplement parce qu’elle parlait le français. J’avais encore son numéro de téléphone, je l’ai appelée, et cette dame entre temps était devenue vice-Premier ministre du gouvernement russe. Elle se souvenait de moi. Elle m’a dit: “je vais m’occuper de votre affaire”. Je l’ai rencontrée à la Maison Blanche, là où Boris Eltsine avait rameuté ses troupes lors du putsch. Elle a décroché son téléphone, elle a appelé cet homme chez lui, qui tout d’un coup n’était plus malade, et je l’ai rencontré le lendemain à onze heures. Ce qui prouve que le français peut parfois aussi servir directement de levier.

Ces quelques exemples, pour montrer que la communauté francophone et la connivence francophone ne s’exercent pas uniquement dans le monde francophone immédiat, elles s’exercent aussi dans des pays comme la Corée, la Bulgarie, la Russie, qui ne sont pas des pays francophones dans une très large proportion. Et si j’employais le mot de connivence, c’est je crois, la meilleure définition que je puisse trouver de l’état d’esprit commun entre ces personnes et moi-même. Et j’ai eu la curiosité de regarder ce matin dans mon Littré à connivence, et j’ai trouvé l’adjectif connivent, qui est employé en botanique au sens de “qui se touche par la racine sans se souder” ; sans se souder, en gardant ses différences, mais qui se touche par sa racine. Je crois que c’est une bonne définition de la francophonie. Je vous remercie.

[Archives] Exposé de Claude Chollet aux journées organisées par l’APFA (25 octobre 1989 et 18 octobre 1990)

Exposé de M. Claude Chollet (Directeur international des Laboratoires Beaufour-IPSEN International) – Actes des 2ème et 3ème journées du français des affaires, organisée par l’APFA (25 octobre 1989 et 18 octobre 1990)M. Claude Chollet précise qu’il s’adresse à l’assistance en tant que responsable d’entreprise et en tant que praticien

Beaufour-IPSEN est un groupe international pharmaceutique, de 1,7 milliard de chiffre d’affaires, de 1 700 personnes, au 5ème rang de l’industrie pharmaceutique française.

Quand on part à la recherche de la MÉGAMERCATIQUE dans le dictionnaire on rencontre : le MÉGACEROS, ruminant fossile remarquable par le développement de ses bois, le MÉGALOSAURE, reptile dinosaurien, et même le MÉGATHERIUM, mammifère édenté mesurant 5 m de long et 2 m de haut, mais point de MÉGAMERCATIQUE.

J’en ai déduit que ces animaux appartenaient au passé mais que la MÉGAMERCATIQUE appartenait, elle, à notre présent et à notre avenir.

Comment cette mégamercatique se conjugue-t-elle, comment se vit-elle dans l’industrie pharmaceutique ? Dans la pharmacie, nous sommes en contact permanent avec le législateur. En effet, nous sommes soumis à autorisation de mise sur le marché, ce qui est bien normal puisque les Pouvoirs publics doivent mesurer le rapport risque/bénéfice du médicament car tout médicament présente un risque potentiel.

Nous sommes aussi en contact avec le législateur en ce qui concerne les prix puisque nous sommes un des derniers secteurs économiques sinon le dernier à avoir des prix administrés.

Nous sommes aussi en contact avec la recherche et nous sommes une industrie à gestation lente : il faut de 7 à 10 ans pour développer un nouveau médicament.

Nous sommes en contact également avec l’environnement social au sens large du terme, que ce soit les syndicats puisque la gestion de la santé est un enjeu social et sera de plus en plus un enjeu social, et avec le mouvement mutualiste puisque ce sont eux qui payent.

Nous sommes en contact avec nos clients, c’est bien évident : pharmaciens, médecins et, in fine, patients.

Mais je dirai que le concept de mégamercatique, qui doit être un peu plus large, doit aussi s’appliquer à nous-mêmes. Il doit aussi s’appliquer à la mobilisation des ressources de l’entreprise. Ceci peut passer par un projet d’entreprise, qui existe au sein de BEAUFOUR-IPSEN, qui s’appelle “responsable pour un monde de santé”. Ça passe aussi, je pense, par une certaine culture d’entreprise, et, je crois qu’une entreprise c’est aussi un style, et le style de BEAUFOUR-IPSEN, ce pourrait être la manière de favoriser la recherche mais ça, je crois que ce n’est pas très original pour une société pharmaceutique. Je pense aussi qu’il y a plus original, à savoir des actions de parrainage que nous menons, non pas auprès de sportifs mais je dirai d’aventuriers ; nous avons parrainé, je dis bien parrainé, c’est écrit en haut et à droite “parrainage : Laboratoires BEAUFOUR-IPSEN”, un jeune plombier qui avait à l’époque 28 ans, qui a traversé l’Atlantique sur un bateau pneumatique de 5 m de long. Il a fait naufrage : la 1ère fois, il a été recueilli par un chalutier espagnol ; la 2ème fois, il a échoué sur un port marocain. On l’a pris pour un espion du Polisario, il a fallu qu’on aille le récupérer. Il a réussi la 3ème fois. Pourquoi une entreprise pharmaceutique va-t-elle parrainer ce type d’exploit ? Tout simplement parce que ce garçon, qui s’appelle Christian SAUVAGE, qui est maintenant devenu un ami, nous a prouvé qu’avec très peu d’argent et beaucoup de tripes, on pouvait réaliser quelque chose.

La mégamercatique ce sont aussi les concurrents. Et je ne résiste pas au plaisir de citer Sun Tzu, philosophe et général chinois qui a vécu il y a 25 siècles : “celui qui se connaît et connaît son adversaire gagne toujours ; celui qui se connaît et ne connaît pas son adversaire gagne parfois et perd parfois ; celui qui s’ignore et ignore son adversaire perd toujours”.

Ça, c’est la mégamercatique et la pharmacie.

Mais, finalement que sommes-nous en train de faire aujourd’hui, sinon de la mégamercatique appliquée au français des affaires ? Nous avons en effet réunis autour de nous des représentants des Pouvoirs publics, des représentants de la recherche avec de nombreuses commissions de terminologie, l’environnement du français des affaires les médias, les entreprises, le monde culturel et universitaire, la remise de la 1ère Coupe francophone du français des affaires. J’étais un peu plus gêné à propos des concurrents parce que nous n’avons pas de vrais concurrents, nous n’avons pas d’adversaires nous-mêmes, nos adversaires ce ne sont pas les langues étrangères, ce n’est sûrement pas l’anglais, nos adversaires, c’est nous-mêmes, les Francophones et les Français peut-être au tout premier rang, qui péchons par faiblesse, par pusillanimité, du latin “pusillus” (petit) et “anima” (qui a une petite âme, une âme faible). Et je pense que les Français donnent très souvent le mauvais exemple aux Francophones, parfois par un certain travers qui est un sens du ridicule un peu trop développé quand les Français n’osent pas défendre leur propre langue.

Mais, il n’y a pas de mégamercatique sans mégamercaticien, comme il n’y a pas d’orchestre sans un bon chef d’orchestre. Et aujourd’hui il y a un chef d’orchestre qui a su réunir médias, chefs d’entreprise, pouvoirs publics et ce chef d’orchestre qui défend la cause du français des affaires avec ardeur, avec ténacité, avec courage, avec imagination, ce chef d’orchestre, et je pense qu’il faut aussi lui rendre un coup de chapeau, c’est Jean Marcel Lauginie, mégamercaticien du français des affaires que je vous demande d’applaudir.